Philippe Carrese

Le Basson de Notre Dame

Le Basson de Notre Dame est un texte original écrit pour un spectacle du quintette à vent de Marseille (2002), mis en scène par Frank Getraud.

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LE BASSON DE NOTRE DAME

Bonsoir.

Connaissez-vous la belle histoire du Basson de Notre Dame?
Et non. Vous ne connaissez pas la belle histoire du basson de Notre Dame. D’ailleurs dégun connaît la belle histoire du Basson de Notre Dame.
Dégun connaît la belle histoire du Basson de Notre Dame.
Parce que dégun connaît le Basson de Notre Dame. Et surtout parce que cette histoire n’est pas une belle histoire. Cette histoire ne présente même pas un quelconque intérêt historique.
Les quelques gravures rupestres d’animaux musiciens retrouvées dans la grotte Cosquer ne présentent aucun repère fiable qui confirmerait les faits relatés dans cette légende, mais bon… 31, 32.
Il existe néanmoins une histoire du Basson de Notre Dame.
Et même si la légende peut prêter à polémique, l’histoire est rigoureusement authentique!
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt millénaires ne peuvent pas connaître…
Donc… c’était il y a très très longtemps…

1

Il était une fois, il y a bien longtemps, une colline sacrée qui surplombait une calanque.
C’était une très jolie calanque avec des reflets bleus dessus, des girelles au fond, des pins parasols autour, de légers embruns rafraîchissants les jours de tramontane, un petit courant d’air salutaire les jours de mistral.
Au sommet de cette colline sacrée, il y avait une grotte sacrée.
Sur les flancs de cette colline sacrée, il y avait une foret sacrée.
Au pied de cette colline sacrée, il y avait un marécage sacré.
Au pied de cette colline sacrée, il n’y avait pas encore de dockers C.G.T..
On n’en parlera pas.
Au pied de cette colline, il n’y avait pas non plus d’Alain Delon. Pas de Roger Hanin. On n’en parlera pas non plus.
Au pied de cette colline sacrée, il y avait dégun.
Par contre, au sommet de la colline sacrée, dans la grotte sacrée, il y avait un homme.
Un humain. Un bipède.
Un genre “de Neandertal” mais avec l’accent de chez nous.
Dans cette grotte sacrée, il y avait donc un gus en peau de bête qui venait d’inventer le feu. Le sud ayant toujours été propice à la création artistique, le gus en peau de bête venait également d’inventer les gravures rupestres, la taille du silex, les brochettes d’agneau, le tiercé du dimanche après-midi… mais seulement une fois inventé le dimanche après-midi, bien sûr.
Notre Neandertal avait aussi inventé l’aviron, ce qui ne lui servait pas à grand chose au sommet de sa colline sacrée, ainsi que le rugby à treize, pas très utile non plus car il était seul.
Le gus en peau de bête avait fini par inventer la pêche à la mouche, pratique barbare qui consiste à attraper les mouches avec une canne à pêche, et la gamme pentatonique.
La vie de notre Neandertal était réglée comme du papier à musique. Tout avait sa place dans son univers, l’aviron, la taille des silex, le tiercé, la pèche à la mouche, les scopitones d’Alain Delon, les essais philosophiques de Roger Hanin, le rugby à treize tout seul… tout.
Tout sauf la gamme pentatonique.
Maurice ne voyait absolument pas à quoi ça pourrait lui servir. Car il s’appelait Maurice.
Bon… Au fond de la grotte sacrée de Maurice, il y avait aussi un vieil ordinateur. Sans aucune utilité! D’une, c’était un P.C. et Maurice le préhisto était plutôt branché Macintosh. De deux, Maurice n’avait pas encore inventé l’électricité. L’usage de ce truc avec écran et clavier serait donc pour plus tard.
Notre Neandertal local pensait bien pouvoir utiliser sa gamme pentatonique autrement que pour faire des jeux de mots crétins comme “pentatonique ta mère”, et ce genre de stupidité.
Il se mit à réfléchir.
Très fort. Très très fort.
Au bout de trois ans d’efforts surhumains, Maurice laissa tomber sa gamme impossible et préféra inventer l’alcool de poires. Maurice avait trouvé des poires dans la foret sacrée, et pas d’instrument de musique.
La civilisation devrait attendre. Plus tard…

2

Plus tard… Beaucoup plus tard…
Après quelques bitures mémorables et une crise de foie d’un autre monde, Maurice sorti de sa grotte pour aller faire un tour en foret. Il aurait bien prit le 81, mais à cette époque, la RTM n’existait pas. Maurice parti donc à pied. Il glissa malencontreusement sur un bout de bois dur et droit qui avait chut par terre.
Souvent, le bois chut.
Surtout le bois mort.
Et oui. Le bois mort chut…

La tronche en biais mais beau joueur, Maurice récupéra le bout de bois chut pour se faire un méchoui. Car après les brochettes, Maurice avait inventé le méchoui… Important, même si l’événement n’est pas fondamental.
Le soir venu, un mistral à décorner les aurochs se leva. Maurice, dans sa grotte, se morfondait. Il avait de quoi faire le feu pour son méchoui, mais il n’avait pas de mouton.
Sa femme Josiane était partie au Baléares avec le mouton.
Une rafale de vent s’engouffra dans la grotte, puis dans le bois chut. Merveille des merveilles, le bois chut faisait de la musique. Un sifflement sinistre, monocorde, un son à chier… Soit!
C’était très laid mais Maurice s’en battait les couilles, c’était de la musique quand même. Il allait enfin pouvoir se servir de sa gamme pentatonique. Pentatonique ta mère, bien sûr.

3

Nous sommes maintenant en l’an 2600 avant aujourd’hui, c’est à dire 600 ans avant Jésus-Christ. Ou en 2594 ans avant la descente de l’OM en deuxième division, si c’est plus simple pour vous repérer. Les Ségobrige ont investi la plaine sacrée, les marécages sacrés, la colline sacrée d’en face et les locaux de l’Évêché.
Les enfants des Ségobrige passent le plus clair de leur temps au Web-bar plutôt que de garder les chèvres dans les pâturages sacrés. Les Ségobrige sont une tribu  virulente à l’accent gras et aux coutumes un peu rustres sédentarisé dans le Lacydon.
Pour vous donner un exemple précis, les Ségobrige ont inventé l’aïoli. Il faut vraiment être pervers pour inventer l’Aïoli.
Maurice, toujours perché sur sa colline sacré, a du mal à supporter les mauvais jeux de mots et la mauvaise haleine de ses voisins Ségobrige, surtout les jours de grand vent.
Le docteur Phaçol, spécialiste du Lacydon, a d’ailleurs relaté quelques exactions mémorables des Ségobrige. Lorsqu’ils n’étaient pas agglutinés au Web-bar, par exemple, les gamins passaient leur temps à faire exploser les grenouilles en leur soufflant dans les bronches avec un roseau trouvé au bord des marécages sacrés. Et d’ailleurs… un beau jour… paf…
Les Ségobriges venaient d’inventer les instruments à anche.

Maurice, de son coté, après une altercation houleuse avec une poissonnière C.G.T. qui tranchait impunément ses poissons en deux, avait inventé le demi-thon.
Ils décidèrent de mettre leurs trouvailles en synergie. Belle histoire, non?

4

La belle Gyptis était la fille du roi des Ségobriges. Une cagole somptueuse.
Ahhhh Gyptis! Gyptis! Combien de Ségobriges ont fantasmé sur ton curriculum évité.
Ahhhh Gyptis! Gyptis!
Les grecs en goguette débarquèrent dans la calanque, le beau Protis à leur tête. Une belle histoire d’amour aurait pu naître… Si le beau Protis n’avait pas été homosexuel.
L’arrivée des marins hélènes n’eut donc aucune incidence sur l’histoire du Basson de Notre Dame.
Les températures glaciales qui s’abattirent sur la région eurent une incidence sur cette histoire.
Grimpée sur la colline pour ramasser du bois, attirée par la virilité de l’occupant de la grotte sacrée, la belle Gyptis chipa à Maurice le bout de bois chut, afin de l’ajouter à son fagot.
Là, il y a une vraie incidence sur l’histoire. Surtout sur le nom de l’instrument. Pendant de nombreuses années, la tradition orale a transmis cette histoire comme “le fagot de Notre Dame”. C’est beaucoup moins poétique.

5

En l’an de gloire 3451 sur le calendrier de Chang Fong Sen, de la dynastie Fing Shoe Suey, César le romain assiège Marseille.
Les troupes de César coupent la foret sacrée qui entoure la colline de la garde, foret sacrée déjà bien rongée par les termites.
Maurice, futé, profite de la pause repas des soldats de César au cercle des Nageurs pour aller récupérer un morceau de bois chut rongé par les vers.
Maurice, qui a également inventé le système décimal, compte les trous de son bois chut et invente le dodécaphonisme.
Emballés par la trouvaille, les romains se mettent à chanter des chants dodécaphoniques.
Le résultat est pitoyable. Brutus en flingue son père, de rage!
César aura cette phrase restée dans les annales: Toi aussi, mon fils, tu chantes ces conneries dodécaphoniques? Brutus lui aurait même répondu : “dodécaphonique ta mère” avant de poignarder César.
Donc…
Maurice compose au clair de la lune. C’est moins compliqué à chanter. Mais ça foire pareil, les romains chantent très mal.

Maurice oublie ses gammes compliquées et pense “efficace”. Il invente le jembé, les petites percussions, le tambour de basque, les maracas et les bongos.
La musique ethnique est née.
Les romains repartent chez eux ravis, en tapant sur leurs tambours et en faisant des jeux de mots idiots comme “Musique Ethnique ta mère” et “Maracas les couilles”. Ils sont aux anges.
Conséquence directe, l’empire romain s’écroule en quelques années.

6

Le roi René règne sur la Provence. Il impose la course camarguaise dans les reconstitutions de crèches vivantes et connaît alors quelques difficultés politiques, directement liées au manque de bonne volonté de ses contemporains et au manque de discipline de l’âne et du boeuf.
Le Moyen-Age monte son lot de bûchers, de rouets, de pals. La foret sacrée en prend encore un coup dans l’aile…
Alors que les croisés se croisent et que les cathares crachent leurs poumons, la vie s’écoule joyeusement dans la grotte sacrée. Après des fiançailles délicates et une première période d’essai matrimonial avec la belle Gyptis, Maurice s’est mis en ménage avec Protis.
Les deux hommes remplissent la grotte sacrée d’étagères Ikéa pour ranger les bois chut mais le résultat n’est pas flagrant. Les instruments roulent et tombent.
Pendant un temps assez court, Maurice pense à inventer la roue. Mais il abandonne vite. Il ne voit pas du tout à quoi la roue pourrait servir.
Protis utilise alors des planches pour y peindre des ex-voto marins.
Oublié dans un coin de la grotte, le vieil ordinateur ne sert toujours à rien. Protis essaie de le fourguer à un cousin graphiste chypriote handicapé du bassin, mais n’y arrive pas.
Par une stupide association d’idées, Maurice réalise qu’on peut rester créatif même avec deux hanches coincées.
Il invente le hautbois.

7

Mille sept cent treize! Louis quatorze quinze.
Et oui… je quinze, tu quinze, il quinze, nous  quinzons, vous quinzez, ils quinzent… Donc Louis quatorze peut quinzer.

O.K.? Mille sept cent treize, Louis quatorze quinze.
Pendant que Louis quatorze quinze, Maurice descend dans la calanque sacrée, chipe une corne de brume sur le bateau de Protis et en fait un cor d’harmonie. Trop fort, ce Maurice. Il arrive à produire un sol…
… et un do …
… Simpliste, soit! Le cor d’harmonie de Maurice ne fait que deux notes. Mais les pompiers de l’époque peuvent déjà s’en servir, ce qui est un bon début.

8

1789… Aux armes!
La révolution arrive.
Rouget de l’Isle, en rade de fioul, s’en va vers le nord.
Les rougets de la rade nord s’en viennent vers les îles du Frioul.
Je vous le répète une fois, c’est un peu sophistiqué…
Rouget de l’Isle, en rade de fioul, s’en va vers le nord.
Les rougets de la rade nord s’en viennent vers les îles du Frioul.

Le Basson bas. Le Fagot fague. Un haut bois et la flûte en chantier …
Maurice est décidé. Il va monter un sextet à vent avec un Basson, un Fagot, une Corne de brume et un haut bois. Les dockers C.G.T. satisfaits des déclarations des acconiés lèvent leur piquet de grève. Mais ça n’a aucun rapport. Les romains, restés à cause de Protis, font remarquer à Maurice que  un Basson, un Fagot, une Corne de brume et un Hautbois ça fait quatre musiciens et que pour un sextet, il faut être plus de quatre instrumentistes, et que un Fagot et un Basson ensemble, c’est pas très varié.
Maurice suggère que les deux glands restants sans instrument chantent “La Marseillaise” a capela. Ils inventent le rap patriotique.

9

Un siècle passe.
Pas de chance pour le basson de Notre Dame.
Des notables locaux ont fait construire une basilique à l’emplacement même de la grotte. Maurice, trop occupé par la difficile transposition en si bémol d’une mélodie d’Ophélie Winter, s’est retrouvé coincé dans les sous-sols de Notre Dame de la Garde.

Le pauvre basson est condamné à jouer éternellement avec ses collègues du sextet dans ce trou bouché. Sur leurs têtes, les touristes et les dévots commencent leurs infernales processions.
De temps à autre, un curieux attiré par les douces mélopées venant des cryptes s’arrête pour écouter et dit:  Tiens, y’en a encore un qui a oublié de couper son portable.

Fagot et Basson vont-ils hanter ces lieux jusqu’à la nuit des temps? Oui! Elle est là, la malédiction… Jusqu’à la nuit des temps!
Les rumeurs sur la malédiction du basson de Notre Dame datent de cette époque précise. Mais ces rumeurs sont fondées sur une triste réalité: Maurice avait bien un P.C. , ce qui est une vraie malédiction, et Protis tentait ses transactions en essayant de fourguer un système d’exploitation Macintosh.
Malgré ce sévère handicap, Protis a trouvé un acheteur pour l’ordinateur. Le cousin chypriote handicapé du bassin s’est reconverti dans la comptabilité analytique.
Mais la malédiction du basson de Notre Dame subsiste.
Et Maurice reste coincé dans les sous-sols de la basilique, à fagoter, à bassoner, à fluter et à se déhancher.

10

Le vingtième siècle s’amorce dans la morosité.
Maurice sent bien qu’il ne va rien se passer pendant la centaine d’années à venir. Et il a raison.
Entre l’an 1900 et l’an 2000, il ne se passe strictement rien. Ni à l’extérieur, ni à l’intérieur.
Maurice n’invente ni l’électricité, ni la communication sans fil, ni la télévision, ni la mécanique quantique, ni la chorégraphie de Gisèle pour danseurs malentendants.
Maurice n’imagine même pas les suites harmoniques de Michel Berger.
Maurice n’imagine même pas l’existence de Bernard Henri Levy.
… Même pas les crises de fou-rire de Tracy Chapman… Rien
La vie s’écoule tranquillement dans la grotte. Le sextet joue quelque fois, mais sans grand enthousiasme. Pendant ce temps là, dehors, les rumeurs vont bon train. La population commence même à jaser.
Très vite, les musiciens de la crypte imite les autochtones.
ET, après un siècle d’apathie, un remue ménage vient les sortir de leur torpeur…

11

Agitation municipale, le vingt-et-unième siècle arrive.
Gonflés par les préparatifs laborieux et le va et vient incessant des artificiers, Maurice et Protis prennent un malin plaisir à faire foirer les cérémonies du passage à l’an 2000.
Ce qui ne change rien à leur isolement. Ils sont toujours coincés dans la grotte sous la basilique.

12

2001!
Le 11 septembre, vers 8 heures 30 du matin, Protis trouve enfin une prise de courant en triphasé. Il peut brancher son ordinateur. Maurice découvre internet. Il tombe par hasard sur le site des aiguilleurs du ciel new-yorkais, ce qui ne lui sert à rien.
Après quelques déboires dus à son inexpérience, Maurice pense inventer l’utilisation du bois chut assistée par ordinateur. Bug tragique ou erreur de conception: il ne peut jouer qu’à Midi pile.
Midi… Midi… Protis lui a expliqué qu’il y avait un problème de Midi.
Mais avec Maurice et Protis; le problème n’est pas qu’un problème de Midi. Il y a un gros problème de Q.I. .
Le Q.I. n’est ni une norme informatique, ni une norme musicale.
Maurice essaie de placer deux anches sur son ordinateur. Ça fait joli, collé sur l’écran, mais ça fait aucun son. Maurice s’acharne. Protis trouve la sortie de la grotte et se casse avec le mouton de Josiane.
Il revient quelques jours plus tard, déçu par son expérience. Maurice, un moment soulagé, constate amèrement que sa malédiction n’est pas terminée. Non seulement Protis est revenu, mais il est devenu végétarien. Terminé les méchouis, les brochettes et les kébabs. Toute l’économie fragile de la ville s’effondre. Les échoppes de la Canebière sont murées. Une torpeur indicible s’empare de la ville pour des siècles.

13

Voilà… Nous sommes en 2540 après Jésus Christ.
L’OM joue enfin en division d’honneur depuis deux ans. La famille Farina, qui avait tout compris depuis la seconde moitié du vingtième siècle, a prospéré de façon exponentielle. Les Farina, spécialistes incontestés du pompage d’étron, sont devenu les maîtres de la ville.
Le centre nautique Grand Littoral a enfin ouvert sa section “kanoé-kayak” et son parking a déjà deux niveaux sous la mer. Bernard Tapie tient le rôle titre dans le ballet Roméo et Juliette, et c’est Michèle Alliot-Marie qui danse Juliette.
Le Vieux-Port, comblé par les carcasses de voitures volées, les canettes de coca et les poubelles des restaurants alentour, sert de garage aux cars de touristes qui viennent en nombre depuis Avignon, Salon, et même Aubagne pour visiter cette erreur historique qu’est Marseille.
La basilique de Notre Dame de la Garde ne sert plus à grand chose. Prise d’une crampe tout à fait compréhensible, la vierge dorée a fini par lâcher son enfant jésus doré, qui est allé faire de la varappe au dessus du stade Thélene. Une entreprise de démolition s’attaque à la vieille église.
Dans les décombres, ils retrouvent Maurice. Maurice et sa provision de bois chuts.

Le vent se lève. Maurice est content, il revoit enfin le jour. La malédiction du basson de Notre Dame semble toucher à sa fin. Cette vieille folle de Protis décide d’aller monter un magasin d’antiquité au cours Julien. Observant le grec qui dévale la colline avec son tombereau de bordilles à l’ancienne, Maurice respire. Cette fois, ça y est: la malédiction a bien pris fin.
Le vent s’engouffre dans la crypte. Le son produit par le souffle de l’air dans tous les bois chuts commence à ressembler à de la musique. Mais Maurice n’y voit aucun intérêt. Il n’a jamais eu l’oreille musicale.
Maurice inventent le four à pizza et y brûlent ses bois chuts.
Puis Maurice s’en va fêter sa liberté retrouvée dans de l’alcool de figue. Il n’y a plus de poiriers depuis longtemps sur la colline. Par contre, il y a des figuiers. En pagaille… Des moulons de figuiers!

Ainsi prend fin l’histoire du Basson de Notre-Dame, qui n’a jamais compris que son instrument servait à faire de la musique.

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Dans : Littérature

One Response

  1. Marie dit :

    Très bon récit, merci pour cette histoire

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